samedi 28 avril 2018

Reprise sur Une saison en enfer / Illuminations et fragments / Deux articles papier de moi à venir

La parenthèse sur Les Illuminations se referme. Je vais reprendre, mais dans quelques jours seulement, mes études sur Une saison en enfer. Je rappelle que j'ai lancé un blog consacré exclusivement à ce livre de manière à permettre aux lecteurs de s'y retrouver plus facilement dans mes articles. C'est ce que je produis de plus important en ce moment. Je suis en train de fournir un gros effort de mise au point d'une lecture fouillée résolvant la plupart des problèmes d'interprétation. Mon souhait serait d'ailleurs de publier un article de vingt pages en format papier pour expliquer Une saison en enfer. Ce sera aussi le support d'un retour sur l'interprétation de poèmes des Illuminations.

Un lien vers un de mes articles sur cet autre blog : "Etablissement du texte de 'L'Impossible'' et Notes "

Je poursuivrai sur ce blog même dans d'autres directions. Je reviendrai sur l'Hôtel des Etrangers.
Normalement, je dois remettre au mois de mai au plus tard mon article sur l'Album zutique. Là, je profite de l'espèce de pont actuel, je le finirai dans la semaine, et sa publication ne devrait pas trop traîner ensuite.
Normalement, je dois aussi remettre un article en juin, mais je ne me suis pas encore mis à l'écrire. Je n'ai pas même encore choisi lequel de mes dossiers je sortais pour l'occasion.
Enfin, je reviens sur l'assimilation des poèmes en prose à des fragments. Comme je l'ai dit récemment, je ne crois pas au potentiel théorique de ce mot. Il est fort employé tant par Verlaine que par Rimbaud, et il s'agit d'une reprise de Baudelaire. Toutefois, les poèmes en prose de Baudelaire sont bien différents de ceux d'Arthur Rimbaud. Ce qu'on appelle des poèmes en prose dans les écrits de Verlaine se rapprocherait plus de Baudelaire, qui plus est.
Ce mot "fragments", je le comprends essentiellement comme une boutade. Mais il y a une réflexion esthétique que je ne veux pas passer par-dessus bord pour autant.
Premièrement, la boutade "fragments" vient du fait que la poésie en vers offre une forme nettement identifiable qui crée une distinction automatique avec un roman et aussi avec les écrits de la vie courante vais-je dire. L'idée, c'est que, comme il y a une forme en vers, la lecture a un point de départ et un point d'arrivé assurés. Mais, si on y réfléchit bien, ce n'est pas tout à fait exact. La plupart des poèmes sont soit en rimes plates, soit en strophes. On peut très bien rajouter des couples de vers ou des strophes à la plupart des poèmes. Seule exigence : ne pas tronquer une rime ou une strophe. L'unité d'ensemble est plus sensible pour certaines formes fixes comme la "terza rima", le sonnet, la ballade ou les triolets.
Or, si Baudelaire compose des poèmes en prose qui alignent pour l'essentiel des paragraphes à la suite les uns des autres et si, malgré des symétries, bouclages de début et fin, etc., les poèmes en prose pourraient accueillir soit une suite, soit des paragraphes supplémentaires ici ou là, les poèmes en prose de Rimbaud suivent une autre logique. Il y a des mécanismes discrets dans la composition rimbaldienne qui font que très rarement un poème en prose des Illuminations peut accepter des ajouts. Pour voir que les ajouts sont aberrants, et sans parler de l'impression produite par le poème, il faut bien sûr repérer ces discrets mécanismes. J'en reparlerai ultérieurement. Le cadrage des répétitions de mots n'est pas négligeable dans l'harmonisation, mais il n'y a pas que cela. Et du coup, objectivement, les poèmes en prose ne sont justement pas assimilables à des fragments.
Il y a maintenant un deuxième point qui va en sens inverse. En effet, un grand nombre de poèmes en prose rimbaldiens sont assez brefs. Il y a des cas évidents avec les cinq poèmes très brefs sur un même feuillet, tous sans titre, il y a "Ô la face cendrée...", mais une de mes idées c'est de creuser le cas de "Jeunesse". Je trouve que, du point de vue de la notion de fragment, c'est cet ensemble-là qui est le plus intrigant ou le plus porteur. Les poèmes sont parmi les plus brefs avec "Fête d'hiver" ou "Marine", l'enchaînement des quatre poèmes a un côté étonnant aussi, plus encore que pour les cinq poèmes sous le titre "Enfance". Je ne suis pas en train de parler de poèmes plus beaux ou plus importants, mais simplement d'un ensemble de poèmes "Jeunesse" qui correspond nettement mieux que les autres à l'idée que je me fais spontanément de "fraguemants en prose". Je n'en ai jamais rien fait de cette idée, mais, au minimum, là ça y est, j'ai fixé un horizon à la réflexion, cette fois c'est dit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire