samedi 12 avril 2014

Trésor

Je n'ai pas l'énergie pour pondre un articulet ces jours-ci.
En attendant, voici l'extrait de L'Education sentimentale où Deslauriers parle de la quête de l'âme soeur et de son trésor à confier, ce que je rapproche du début d'Une saison en enfer où le poncif romantique est pour moi évident même si la formulation a quelque chose d'intemporel qui tend à ne pas rendre nettement  perceptible cet enracinement du thème dans une époque.

Quant à chercher celle qu'il me faudrait, j'y renonce ! D'ailleurs, si jamais je la trouve, elle me repoussera. Je suis de la race des déshérités, et je m'éteindrai avec un trésor qui était de strass ou de diamant, je n'en sais rien.

Je précise d'emblée que ce n'est pas un intertexte. D'ailleurs, si je cite un passage de Stendhal, Balzac ou Flaubert en commentant un passage de Rimbaud, ce n'est jamais pour exhiber un intertexte, mais toujours pour donner le témoignage d'une idée qui est propre à un siècle, une époque.
Le roman L'Education sentimentale est inégal, mais, quand on se concentre, le début, la première partie, c'est superbe, je vais sans doute faire une synthèse là-dessus. C'est dommage que Flaubert qui n'est pas spécialement à l'aise avec le style soit si terne et mécanique dans la partie parisienne.
Je relisais aussi ici il y a peu Notre-Dame-de-Paris, je ne comprends pas pourquoi les gens font les poseurs intellectuels avec Proust, Flaubert, Céline et tant d'autres, et daubent Victor Hugo qui est le meilleur poète du monde avec Baudelaire et Rimbaud et aussi le meilleur romancier du monde. Je ne comprends pas bien pourquoi ça coince.
Moi, en romanciers, j'adore Hugo bien sûr, Balzac, Stendhal pour Le Rouge et le noir, La Chartreuse de Parme et j'ajoute aussi ses Chroniques italiennes, Maupassant romans et nouvelles, Les Goncourt Germinie Lacerteux, Manette Salomon, Madame Gervaisais, Flaubert pour Madame Bovary et L'Education sentimentale, l'écriture de Nerval mais aussi de Gautier (Mademoiselle de Maupin, Le Capitaine Fracasse) des romans de Zola mais je trouve Nana superficiel et pas du tout profond (je trouve La Fille Elisa du dernier Goncourt un projet plus prenant). Bref, le dix-neuvième siècle, profil assez classique, il y manque Sand, Mérimée (malgré Mateo Falcone) et bien sûr Huysmans que je n'aime pas du tout. D'autres encore Constant, de Stael, voire Chateaubriand malgré Atala et René.
Je trouve que Les Liaisons dangereuses c'est remarquable. Pareil pour le si exceptionnel Âne d'or d'Apulée.
En revanche, quand je lis Proust, je trouve que son étirement sur la phrase longue n'est pas une réussite en style. Je ne crois pas à sa réussite, et je trouve que ses analyses s'accompagnent d'une telle hauteur de dérision que ce n'est pas crédible. Je trouve que son emphase le porte à un excès potache qu'on trouve aussi dans Les Chants de Maldoror. Et je ne comprends pas non plus l'engouement pour Céline, quand on conspue Hugo. Céline est complètement inexistant en style, en allure de parlé et valeur de romancier face à Hugo.
J'ai vraiment l'impression de vivre dans une société qui cafouille.

Je pense par ailleurs que le "sur le lit ou sur le pré" de Veillées I vient des traductions du latin en français.
Et je prévois aussi de présenter Après le Déluge comme une réécriture inversée du Bateau ivre.

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