dimanche 10 novembre 2013

Rimbaud Châtiments Chanson de Roland

Ceci est un blog, je ne vais pas toujours adopter le format article, d'autant que le papier est supposé être le support noble
Il serait pertinent pour moi de publier un livre
C'est vrai que récemment j'ai passé mes frustrations sur le blog Mais manifester qu'on ne me marchera pas ainsi sur les pieds est un exercice auquel je tiens
Reprenons la main, j'ai besoin de rendre un travail plus abouti sur ces rapprochements étroits entre Châtiments de Victor Hugo et poèmes de Rimbaud
J'ai fini le dépouillement, je vais brasser tout ça pour en faire des articles à mettre en ligne
J'essaie évidemment d'apporter du neuf
Une des idées qui m'a traversé, c'est un lien à La Chanson de Roland
Cette chanson de geste a une valeur inaugurale, tant les écrits littéraires en français qui l'ont précédé sont en nombre infime et sans grande qualité La chanson est également assez rudimentaire dans le style, mais elle a une concision claquante, une belle composition d'ensemble à peu près sauf l'épisode de Baligant, et elle jouit d'une savante incorporation littéraire du meilleur de la prestation orale Je crois que jamais un médiéviste n'a jamais dit ça ainsi L'idée leur a échappé, malgré des considérations sur l'oralité de l'oeuvre
Il faut dire que je ne parle pas d'adresses à la façon du jongleur non plus
Evidemment, cette chanson reste très rudimentaire en fait de style, bien qu'elle sait tirer la force du rudimentaire même
Un truc aussi que je dis d'emblée, c'est qu'il n'y a qu'Homère qui sait raconter des scènes de combats ON les vit, c'est clinique. Tous les autres, Virgile, Turold, Chénier, Ronsard, Voltaire etc., on dirait qu'ils veulent passer vite, ils décrivent des morts tout le monde est content, mais ce n'est pas ça Lire un coup porté dans Homère, ça n'a rien à voir
L'Enéide est pour moi très inégale y compris dans le livre incongru de Didon. Il y a du souffle parfois, mais c'est loin d'être ça
Mais trêve de digressions, Rimbaud n'a sans doute jamais lu aucune épopée antique ou médiévale intégralement, je ne le pense pas
En revanche, La Chanson de Roland est en quelque sorte une redécouverte du XIXème siècle, et ce n'est qu'au XXème que des théories plus posées vont voir le jour quant à sa genèse, sans résoudre d'ailleurs l'énigme, mais au XIXème on croit qu'elle est née à peu près constituée au lendemain des combats et que même transcrite avec des déformations quelques siècles après, c'est l'oeuvre d'un poète des armées Verlaine s'accorde à ce mythe dans le prologue des Poèmes saturniens
C'est là une idée romantique qui rejoindrait le mythe d'Ossian. Vigny a évoqué la mort de Roland en poésie, le personnage de Roland présent dans la littérature italienne a inspiré aussi à Hugo deux poèmes de La Légende des siècles
Personnellement, il y a quelques envolées que j'ai pu repérer comme un des rêves de Charlemagne, même si quand on lit on suit surtout une histoire, pas tellement de la grande poésie
Mais le passage bien connu est celui de la mort de Roland qui sonne du cor non pas trop tard puisque c'est pour être vengé et puis donc meurt avec un peu de merveilleux chrétien
Il s'allonge sur l'herbe etc
Je me suis dit que, sans prétendre nullement à un intertexte, on pourrait parler d'une source (intertexte réécriture, mais source valeur culturelle dans le background) au poème Le Dormeur du Val
On a déjà fait remarquer que le mot "fleuries" à la rime dans Rages de Césars était un possible clin d'oeil à un célèbre leitmotiv de la chanson de geste: Charlemagne l'empereur à la barbe fleurie
Dans Châtiments, Hugo ironise sur la moustache de Napoléon III, et il l'évoque en train de la lisser
Evidemment, la moustache singulière de Napoléon III n'a pas besoin d'être doublée par une référence littéraire, mais Hugo s'amuse malgré tout avec le texte médiéval puisque Charlemagne y lisse sa moustache à une dizaine de reprises me semble-t-il.
Je prépare aussi quelques petits trucs où je passerai des Châtiments à Voyelles au Bateau ivre au Forgeron etc, et pas seulement à mes six sonnets clefs.
Je travaille aussi sur la versification.
En attendant ces travaux de longue haleine, et toujours la fin de ma chronologie, je vais glisser quelques brèves.
J'ai jusqu'au 28 novembre avant une pause obligée.

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